Mal considéré par la médecine académique, le tissu conjonctif s’avère jouer un rôle bien plus important que celui qu’on lui assigne habituellement en le nommant « tissu de remplissage et de soutien. »
Il constitue en fait, notre substance fondamentale, véritable éponge métabolique nourrissante et hydratante mais également au rôle épigénétique incontournable.
Un petit rappel s’impose donc.
Un carrefour physiologique primordial
En considérant l’organisme comme un système ouvert où les fonctions se recoupent, le tissu conjonctif se révèle être un carrefour physiologique incontournable, un point de passage obligé. Cette substance fondamentale est certes un élément de remplissage et de soutien mais elle assure également un rôle de nutrition, de régénération, d’information et d’interface des activités nerveuses et humorales. En fonction des facteurs extérieurs (environnement) et intérieurs (émotions, métabolismes et physiologie…), le tissu conjonctif va aussi conditionner l’expression des gènes car les cellules s’imprègnent et baignent dans cette éponge métabolique. Le tissu conjonctif est le seul endroit de l’organisme où les nerfs sont en contact direct avec la cellule. Il est aussi au cœur des interactions entre les molécules (nutriments, vitamines, minéraux, hormones…) et les tissus et cellules sanguines. Ce tissu conjonctif touchera toujours et partout les vaisseaux sanguins et les structures du corps humain. Par analogie, on pourrait le comparer au terreau dans lequel la plante vient puiser ses ressources. Ses relations avec les organes sont étroites et il n’est pas toujours facile de le distinguer dans certains de nos tissus (les néphrons du rein par exemple contrairement à la peau où le Derme (conjonctif) est séparé de l’épiderme (tissu épithélial) par une couche basale).
Homéostasie du tissu conjonctif
En temps normal, la nature bien faite a tout prévu pour contrôler le tissu conjonctif.
Les exosomes ou vésicules matricielles : Issues des fibroblastes qui sont expulsées et désagrégées dans la substance fondamentale en libérant une multitude de produits actifs (enzymes, cytokines, éléments membranaires…). Ces Exosomes contrôlent l’acidité du tissu conjonctif mais également le fonctionnement cellulaire, nerveux et immunitaire.
La Leucocytolyse : Si le foie et la rate sont toujours mis en avant en tant qu’organes participant à la destruction des globules, la médecine académique oublie le rôle du tissu conjonctif qui est le premier lieu de l’élimination des leucocytes.
Cette destruction sera dépendante du pH, de la température (fièvre) et des substances extérieures agissant localement (bactéries). Cette opération s’effectue par cycles qui seront perturbés si le tissu conjonctif est encrassé. Les leucocytes détruits qui se répandent dans la substance fondamentale constituent un système tampon présent depuis l’origine de l’Homme.
Source : https://www.estheticiennes.club/extraits-tissu-conjonctif/
Les différentes formes du tissu conjonctif
Il est partout au contact des tissus de tous les organes et on peut distinguer :
Le tissu conjonctif lâche, riche en substance fondamentale, qui accompagne les capillaires et s’introduit dans tous les organes pour constituer un tissu interstitiel.
Il peut former une membrane basale en collant à un organe et en densifiant la substance fondamentale (cicatrisation). Il peut prendre la forme d’une couche très fine, le Glycocalyx dont nous avons déjà parlé dans l'article "L'Eau de mer, carburant de l'organisme".
Ce revêtement très fin adhère aux cellules nageant dans la substance fondamentale et contient de nombreuses glycoprotéines qui échangent avec les cellules et leur contenu.
Ce qui signifie qu’une modification du conjonctif entraîne des changements dans la cellule.
Le conjonctif peut se structurer pour construire des zones fibreuses comme les fascias ou même des capsules d’organes ou des « organes » comme les os. D’où le lien primordial entre tissu conjonctif et ostéopathie et entre tissu conjonctif et maladie ostéo-articulaire.
Tissu conjonctif et génétique
L’épigénétique nous révèle que l’environnement influe sur l’état de santé physique et émotionnelle, impactant le tissu conjonctif qui influe lui-même sur la membrane cellulaire et donc sur l’expression des gènes du noyau. On se souviendra que le déploiement de l’ADN est dépendant de sa gangue d’hydratation d’où l’importance de l’équilibre hydrique du tissu conjonctif. Le tissu conjonctif est donc un système ouvert, sensible aux influences externes et internes et dont le bon état repose sur sa richesse en protéoglycanes capables de garder une eau liée qui sert d’éponge métabolique à notre corps. Source : Revue Effervesciences N° 116 janvier 2018
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